Palme d'honneur 2019


La cinéaste et scénariste française Claire Denis succède à Abderrahmane Sissako, Naomi Kawase, Cristian Mungiu et Bertrand Bonello. Avec son jury, elle décernera le jeudi 23 mai les trois prix de la Cinéfondation parmi les 17 films d’étudiants d’écoles de cinéma présentés. Samedi 25 mai, elle remettra la Palme d’or du court métrage lors de la cérémonie de Clôture de la 72e édition du Festival de Cannes.
Dès Chocolat (1988), première œuvre semi-autobiographique sur l’indépendance du Cameroun et l’Afrique de son enfance – qu’elle retrouvera pour Beau Travail (2000) et White Material (2010), elle marque les esprits et connaît les honneurs de la Compétition cannoise, des César et de la critique.
La réalisatrice aime à filmer le désir dans l’altérité, les tabous et les interdits, comme dans Trouble Every Day (Séance de Minuit, 2001) ou Les Salauds (Un Certain Regard, 2013).
Audacieuse, libre, Claire Denis n’a cessé de façonner des voyages entre l’inconnu et le familier, jusqu’à High Life (2018) où la puissance de sa mise en scène et son sens de l’ellipse réinventent la science-fiction.
En 2018, Nadine Labaki entre en Compétition avec le puissant et émouvant Capharnaüm. Ce manifeste poignant sur l’enfance abîmée, les réfugiés et les failles d’une société qui renie son humanité bouleverse la Croisette. Nadine Labaki remporte le Prix du Jury, présidé par Cate Blanchett, et prononce aux côtés de son jeune acteur, Zain Al Rafeea, réfugié syrien, un discours resté dans les mémoires. Nommé aux Golden Globes et à l’Oscar du meilleur film étranger, Capharnaüm a fait de la réalisatrice libanaise la première femme issue du monde arabe nommée dans cette catégorie.
A 56 ans, il n’aura fallu que six longs métrages à Alejandro González Iñarritu pour s’imposer comme l’un des réalisateurs phares du cinéma mondial. Surveillé par Hollywood dès le premier opus de sa trilogie (Amours Chiennes en 2000), le réalisateur mexicain accède à la renommée internationale avec 21 grammes en 2003, puis Babel en 2006.
Son cinéma pose les thèmes qui lui sont chers : déchéance, culpabilité et rédemption, paternité, famille et solitude, fatalité et contingence, avec une inventivité formelle qui n’aura de cesse de se renouveler avec Biutiful en 2010, Birdman en 2014 et The Revenant en 2015.
Récompensé par les prix les plus prestigieux de l’industrie cinématographique pour l’audace et la virtuosité de ses mises en scène, c’est un cinéaste de l’exploration et de l’expérimentation, un réalisateur exigeant au sommet de son art qui présidera le Jury du 72e Festival de Cannes.
Magnétique chez Visconti, mystérieux dans les polars de Melville et Verneuil, Alain Delon a toujours fait des choix forts : en abandonnant rapidement le costume du jeune premier, il se consacre à des personnages complexes, ambivalents et tragiques, fragiles et rugueux, et façonne le rôle de policier taiseux ou d’animal à sang froid.
Grande source d’inspiration pour John Woo ou Quentin Tarantino, Le Samouraï, où il est le film, fait de son jeu un « genre » : charisme, regard, tension…